6 étapes pour faire face à une situation de crise

« Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle… » Confucius

Lorsqu’une crise éclate, quelle que soit sa dimension, intime ou collective, nous avons l’impression que le monde, NOTRE monde, s’écroule, de tomber dans les ténèbres. Nous sommes alors submergés par un flot d’émotions, de pensées et de réactions en tout genre. Nous devons aussi composer avec le flot des autres, de ceux qui nous entourent et qui ne réagissent pas nécessairement comme nous. Mais nous faisons aussi l’expérience du rapprochement, de la solidarité, de l’entraide. Parce que nous vivons la même chose toi et moi, réchauffons-nous le cœur ensemble ou… Préparons la riposte ensemble… Nous ne sommes plus tout à fait nous-même tant que nous sommes « sous le choc » et c’est normal.  Cependant, si l’on veut pouvoir « répondre » correctement, selon nos valeurs, il est nécessaire de sortir des ténèbres, du choc et de remettre petit à petit ses pièces en place.  Voici 6 étapes pour vous aider à faire ce chemin :

1.      S’informer avec mesure

L’information éclaire ou assombrit selon sa source et son intensité.  Face à une situation de crise, un événement soudain, il est bon de s’informer dans le but de comprendre ce qui se passe et de pouvoir s’en faire sa propre idée. En effet, afin de « gérer »  la situation, notre esprit a besoin d’informations pour classer, organiser, donner du sens. Il est de ce fait important de choisir correctement sa source d’information car ce que l’on souhaite ce sont des faits et non des interprétations dramatiques. Il est tout aussi important de gérer l’intensité de l’information que l’on peut recevoir et cela dépend bien entendu de la sensibilité de chacun. Il n’est pas utile de s’assommer davantage avec des détails traumatisants s’ils ne sont pas nécessaires à notre compréhension de la situation.  Au contraire, cela risque même de perturber nos étapes suivantes.

2.      Comprendre ses émotions

Nous avons connaissance de la situation, nous avons les faits mais nous sommes bien sûr toujours assaillis d’émotions.  Majoritairement, colère, tristesse et peur sont au rendez-vous mais peuvent aussi apparaitre frustration, culpabilité, honte, doute, désespoir… Nous ne sommes bien sûr pas tous en proie des mêmes émotions, cela va dépendre de notre « terrain ».  En effet, chacun va réagir émotionnellement en fonction des émotions « mémoire » qui l’habitent déjà.  Cela signifie que cette situation, cette crise vient appuyer sur le « bouton souvenir » d’événements passés (conscients ou inconscients) qui ont suscités l’émotion ravivée. Ainsi, si je bous de colère, c’est que j’ai déjà toute cette colère en moi et cette situation ne fait que la « réveiller ».  Vous pouvez ainsi regarder votre émotion, sans jugement, et mieux comprendre d’où elle vient.  Vous pouvez comprendre qu’elle fait partie de votre identité et qu’elle vous donne un canal d’expression face à ce qui se passe. Accueillez-la mais ne lui donner pas toute la place.  Il y a un temps pour vous occuper de vos blessures émotionnelles (éventuellement avec l’aide de quelqu’un) et un temps pour retrouver vos esprits pour gérer la situation de crise.

3.      Calmer son mental

Après avoir identifié vos émotions, il va falloir vous occuper de votre mental afin de retrouver une paix intérieure.  En effet, ce sont nos pensées qui déterminent notre état et nos actes.  Une pensée entraine une émotion qui entraine une réaction et donc un résultat. Il est donc intéressant de vous arrêter un instant sur les pensées qui s’agitent dans votre tête et qui parfois tournent en boucle. Si le résultat que vous souhaitez obtenir c’est « retrouver une paix intérieure » et/ou « être calme pour pouvoir gérer la situation et prendre des bonnes décisions », demandez-vous si les pensées qui vous occupent ont des chances de vous amener à ça… Si oui, tant mieux, continuez comme ça ! Si non, faites la réflexion inverse : je veux prendre une bonne décision (action) donc je dois être calme, serein (émotion) donc je dois avoir tel type de pensées (mental).  Et orientez votre esprit vers le type de pensées qui vont vous servir.  Ce sont généralement des pensées orientées « positif », « compassion », « tolérance », « amour », « ouverture du cœur », « non jugement », « lâcher prise », « acceptation », « pardon », « responsabilité »…

4.      Etre responsable

Ce qui nous amène à notre 4ème étape sur la responsabilité.  Etre responsable ne veut pas dire être coupable.  Prendre ses responsabilités, veut dire être capable de donner une réponse, d’agir et d’en assumer les conséquences.  Face à ce qui vous arrive dans la vie, comment répondez-vous ? Blâmez-vous les autres ou cherchez-vous des solutions ? Tombez-vous dans la haine et la suspicion ou tentez-vous de comprendre et d’avoir un esprit critique ?  Il est important de savoir que NOUS sommes responsables de la façon dont nous réagissions à une situation, du ton que l’on va donner à notre réponse. Plusieurs grands personnages de l’histoire nous ont montré à quel point la réponse pouvait avoir un impact sur les résultats que ce soit Gandhi, Mandela, Mère Thérésa ou d’autres… Comme le dit bien Vaclav Havel, il en va de notre sauvegarde !

 « La sauvegarde de notre monde humain n’est nulle part ailleurs que dans le coeur humain, la pensée humaine, la responsabilité humaine » Vaclav Havel

Demandez-vous donc ce que vous voulez offrir au monde, aux gens qui vous entourent, comment vous pouvez améliorer les choses, résoudre cette crise, apporter votre petite contribution humaine et choisissez des réponses qui vous y aideront !

5.      Garder son focus

Maintenant que vous dirigez vos pensées, que vos émotions sont apaisées et que savez quelle réponse vous allez donner, vous allez devoir garder votre focus.  En effet, sur le chemin, il y aura de nombreuses tentations ou sollicitations pour retourner à vos anciennes pensées, de vous laisser envahir par vos émotions mémoires ou de remettre la faute sur les autres, la vie, la société… Garder son focus, ou maintenir le cap demande courage, concentration et détermination et pour cela, comme évoqué au point 4, vous devez SAVOIR vers où vous voulez aller, ce que vous voulez.  Nous sommes des êtres d’habitudes donc nous avons tendance à vite retomber dans nos bonnes vieilles pensées et actions. Il vous faudra être vigilant et prendre les commandes de votre esprit.  Pour vous aider, vous pouvez vous mettre des rappels à différents endroits stratégiques pour vous.  Cela peut être des photos, des phrases, des objets… Tout élément symbolique qui peut vous rappeler ce qui est important pour vous et sur quoi vous devez rester concentré.

6.      Rester confiant

Enfin, même si vous faites tout ce chemin, il y aura des moments de doutes, d’incompréhension, de questionnement et c’est normal. Il peut être intéressant de les interroger un temps mais de ne pas s’y attarder. En effet, cela vous emmènerait dans une spirale négative alors que vous avez si bien fait le chemin vers la spirale positive.  Restez confiant, gardez votre cœur ouvert… Parfois, dans les moments difficiles, posez votre main sur votre cœur, fermez les yeux, respirez profondément plusieurs fois en vous concentrant sur votre respiration et imaginez votre cœur qui rayonne de plus en plus vers l’extérieur. De magnifiques choses qui semblaient peut être impossibles au départ ont été réalisées par la force de la « foi » et du « cœur ». Tout est possible, il suffit de d’y croire et de s’y mettre tout de suite !

« Nos problèmes sont surmontables. C’est par étape que nous y parviendrons. L’important est de maintenir le cap. Le plus grand danger, c’est le repli sur soi qui mène à l’angoisse, à la paralysie. On a besoin d’hommes et de femmes qui croient en l’avenir, qui croient dans l’autre. Car alors, on crée de l’espoir. » Herman Van Rompuy

Ecrit par Savina de Laveleye