burnoutLe burnout touche 35 fois plus de personnes qu’on ne le pensait

En octobre 2010, le Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation Sociale annonçait les résultats de son enquête sur le burnout au sein de la population active belge. Selon l’étude réalisée sur une période de 3 mois, 0,8% de l’échantillon semblait souffrir de l’effondrement professionnel ou burnout. Le nombre estimé de cas de burnout sur la population active belge est alors de 19,000.

Etant donné les tabous et la mauvaise compréhension générale de ce phénomène, les doutes étaient grands quant à l’ampleur réelle du phénomène.

L’enquête du prestataire de RH Securex révèle en ce mois de janvier 2015 que près de 9,2% des travailleurs souffriraient d’un burnout. Sur une population active de plus de 6 millions… Nous vous laissons calculer le montant de personnes affectées…

De plus, deux travailleurs sur trois se plaignent d’un excès de stress au travail. Chez un quart d’entre eux, cela se traduit par des troubles du sommeil, des maux de tête ou des problèmes de concentration.

Pour l’employeur, cela représente un véritable problème également. Au-delà du fait que l’entreprise perd des éléments au départ engagés et créatifs, le surcoût total pour l’employeur peut atteindre les 20,000 euros par travailleur et en moyenne 5 mois d’absence.

Pour rappel, au premier septembre 2014, la protection sociale a été revue pour augmenter la prise en charge du problème du burnout.

95% des employeurs reconnaissent avoir une responsabilité importante dans le phénomène et presque trois quarts d’entre eux se disent prêts à investir pour trouver des solutions.

Au-delà du sentiment de pression accrue, nous insistons sur le manque de sens qui règne de plus en plus au sein de nombreuses entreprises de toute taille. Quand un décalage entre les valeurs de l’individu et les valeurs de l’entreprise se fait sentir, le travailleur n’est plus en mesure de trouver les ressources pour faire face au stress inévitable de la vie active.

Il importe donc de plus en plus de mettre l’accent sur ce qui sous-tend l’activité de l’entreprise, quelles sont ses motivations et les objectifs qu’elle recherche à atteindre.

Est-ce que les travailleurs se sentent impliqués dans le devenir de l’entreprise ? Il en va de leur santé psychique et physique, mais également de la viabilité de l’entreprise même.

 

Pierre-Yves Hittelet