Les 3 plus grands tueurs d’entrepreneurs

Cette semaine, nous avons eu le privilège d’intervenir auprès de jeunes étudiants en alternance dans le cadre de la Semaine Entreprendre organisée par l’EFP avec le soutien notamment de Impulse et Boost Your Talent.

Il s’agissait donc de sensibiliser ce public jeune (entre 15 et 21 ans) à l’esprit d’entreprendre et à ses réalités. Comme à chaque fois, le message de R-each  par rapport à l’entreprenariat quel que soit le public concerné, n’a pas été uniquement centré sur la création d’une activité économique ou son propre emploi, mais également sur la démarche de prendre ses responsabilités et de décider d’entreprendre ses projets quels qu’ils soient. Un message que jeunes ou moins jeunes semblent avoir besoin d’entendre et de ré-entendre fréquemment.

Comme nous l’avions communiqué dans de précédents articles, la Belgique se trouve assez bas dans les statistiques européennes par rapport à la création d’activité économique et l’entreprenariat. Mais pourquoi ?

Bien entendu, il y a les difficultés administratives, le climat ambiant, la crise… Mais qu’en pensent les jeunes ?

Quels sont les plus grands tueurs d’entrepreneurs ?

Et bien il s’agit d’idées reçues…

Qu’y-a-t-il de plus tenace, pervers et malicieux qu’une idée qu’ils reçoivent gratuitement de leur entourage, des médias, de leur famille et qui conditionne leur comportement, leurs choix et leurs actions pendant de nombreuses années ?

Êtes-vous d’ailleurs porteurs de certaines d’entre elles, ou bien les personnes que vous accompagnez ?

Voyons ensemble les trois idées que nous avons le plus entendues lors de cette Semaine Entreprendre:

• Il faut de l’argent pour se lancer !

Selon ces jeunes, il faut de l’argent pour entreprendre même s’ils ne savent pas pourquoi. Et cet argent doit venir d’eux ou de leur entourage. C’est un problème donc car de l’argent, la plupart du temps, ils n’en n’ont pas et souvent leurs parents non plus. Et ils ignorent tout à fait l’existence des bourses de lancement ou des systèmes de financement.

Affaire classée donc, pas d’argent, pas d’entrepreneuriat…

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• Il faut d’abord travailler comme salarié pendant un certain nombre d’années avant de se lancer comme indépendant ou entrepreneur !

Selon eux toujours, comme ils n’ont pas encore d’expérience, ils vont devoir d’abord travailler comme salariés pour acquérir l’expérience nécessaire pour pouvoir entreprendre. Il est évident qu’une expérience de salarié leur permettra de développer ou de renforcer une expertise technique, mais qu’en est-il de la démarche d’entreprendre ? Des compétences entrepreneuriales ? La confiance en soi, la créativité, la résilience, l’esprit d’initiative…Est-ce nécessairement en étant salarié qu’ils pourront développer ces compétences ? Sera-t-il vraiment plus facile pour eux d’entreprendre quelques années plus tard, alors que beaucoup auront des engagements bancaires pour une voiture, un appartement ou une maison, et éventuellement charge de famille ?

• Devenir adulte, mature, c’est réaliser qu’il ne faut pas trop rêver !

Le plus perturbant est probablement d’entendre à quel point l’auto censure opère déjà à cet âge-là.

« Oui, mais monsieur, il ne faut pas trop rêver tout de même…On n’est plus des enfants …Maintenant, on se rend compte de ce que l’on peut faire et de ce que l’on ne saura jamais faire… » Il semblerait qu’à 16 ans tout soit déjà tracé et déterminé pour eux…

Nous les interpellons : « Vous avez raison, quelqu’un a simplement oublié de dire à Steve Jobs, Bill Gates et Paul Allen que leur idée de placer un ordinateur dans les mains de chaque être humain était une idée stupide et irréalisable… »

Même si certaines de ces idées préconçues ont une base de vérité, il est surprenant de voir avec quelle force ils y tiennent et les défendent.

Comme expliqué dans cet article paru dans la Dernière Heure pour présenter la Semaine Entreprendre de l’EFP, plus tôt nous pouvons intervenir auprès des jeunes avec une réflexion de fond sur ce que représente le fait d’entreprendre sa vie et éventuellement son activité économique, plus les chances sont grandes qu’ils puissent arriver à poser des choix créatifs sur leur avenir…

Tout un programme !

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écrit par Pierre-Yves Hittelet