14205262_xlErreursComment accompagner l’entrepreneur face à l’échec ?

Qu’on le veuille ou non, l’échec fait partie de la démarche d’entreprendre. Quel que soit le pays ou les méthodes d’études, les chiffres tendent vers 50% d’échec dans les 5 premières années. Vous le savez aussi, la mentalité dans nos pays n’est pas très favorable à l’échec. Comme le dit le professeur de sociologie aux Facultés Universitaires Saint-Louis, Abraham Franssen, en France et en Belgique, l’objectif professionnel est de « se caser »…C’est à dire, de se placer auprès d’un employeur et d’y rester. Nous sommes donc loin de la mentalité anglo-saxonne où la démarche professionnelle est de stimuler la prise en charge de son destin, de ses besoins, de créer l’autonomie. Echouer est donc chez nous particulièrement douloureux. Non seulement il faut faire face à la difficulté personnelle que représente l’échec de notre démarche, mais en plus il faut faire face au regard des autres.

Comme nous ne pourrons pas changer les mentalités du jour au lendemain, je propose que l’on se concentre sur ce qui peut être fait pour le porteur de projet.

Pour qu’un projet entrepreneurial ait du succès, il est recommandé de considérer ces trois dimensions : Passion, Expertise et Rentabilité.

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Le porteur de projet doit donc s’assurer que ce qu’il entreprend le passionne, sinon il n’aura pas l’énergie pour maintenir le cap en cas de difficultés. Qu’il a de l’expertise dans son domaine sans quoi il ne pourra pas offrir un service de qualité.  Et enfin, que le service qu’il propose rencontre un besoin sur le marché pour lequel des clients sont prêts à offrir une compensation financière.

Certains entrepreneurs abordent ce schéma en privilégiant l’aspect Rentabilité et Expertise, sans toujours se demander si ce qu’ils font fait partie de leur ADN ou pas. Dans ce cas, si le projet échoue, l’impact sera moindre sur leur moral car le domaine d’activité ne les touchait pas plus que cela au départ. Le rebond sera plus rapide peut-être, mais la passion n’était pas là au départ.

Par contre, s’il s’agit d’un entrepreneur qui est parti de ce qui l’anime profondément, et qui peut-être a négligé la question de rentabilité ou de réponse du marché, les chances sont plus grandes qu’il ou elle se sentira personnellement affecté(e) par un échec.

Je ne pense pas qu’il faille pour autant recommander de ne pas s’engager sur des thèmes qui passionnent. Au vu de la résilience nécessaire pour aboutir quand on entreprend, il est nécessaire de partir de quelque chose qui touche le porteur de projet.

Alors, si le risque d’échec fait partie du jeu et qu’en souffrir est presque inévitable, il ne reste plus, je pense, qu’à stimuler la capacité de rebond.

L’histoire regorge d’exemples de personnes qui ont finalement réussi après avoir vécu de cuisants échecs et s’en inspirer reste selon moi la meilleure des solutions :

Bill Gates n’a jamais fini l’université et son premier business Traf O Data n’a jamais fonctionné. Walt Disney a vécu plusieurs faillites au cours de sa carrière, Richard Branson a échoué dans 14 businesses…Steve Jobs s’est fait viré de Apple en 1985, a échoué pendant plusieurs années avec son projet NeXT et n’a retrouvé le succès qu’en 1997, 12 ans d’exil plus tard.

J.K Rowling, l’auteur de Harry Potter s’est vue refusé son manuscrit par 12 maisons d’édition, sa fortune est aujourd’hui estimée à plus de 96 millions d’euros. Soichira Honda le créateur de la marque de voiture a été d’échec en échec pendant de nombreuses années avant de finalement percer après la guerre du Japon avec ses premières motos. Colonel Sanders, le créateur des restaurants KFC a été rejeté avec son business model de plus de 1000 restaurants…

 

« Tomber 7 fois, se relever 8 fois » Proverbe Japonais

 

écrit par Pierre-Yves Hittelet